« Donnez-leur vous-mêmes à manger »
« Donnez-leur vous-mêmes à manger »
(Mat 14 v 16)
Jésus vient d’apprendre la mort de Jean-Baptiste et, à cette nouvelle, se retire à l’écart : mais une foule le suit , manifestement une foule avec beaucoup de malades et de souffrants ; Jésus, ému de compassion, renonce à ce temps de repos, ne renvoie pas cette foule et guérit les malades.
Les disciples, témoins de cela, sont très embarrassés et invitent Jésus, compte-tenu de l’heure tardive, à renvoyer la foule pour que chacun aille dans les villages acheter de la nourriture, en clair : que chacun « se débrouille ». Jésus les invite alors : « Donnez-leur vous-mêmes à manger » et eux, regardant à ce qu’ils ont, soulignent combien c’est peu : Nous n’avons ici que 5 pains et 2 poissons.
Reconnaissons que cela nous arrive : nous aimons et nous nous réjouissons de l’œuvre de Dieu dans les vies ; mais lorsque le Seigneur envoie dans l’église - en dehors d’une vision bien rédigée et bien structurée - des situations parfois dramatiques, nous ne savons que faire. Alors nous regardons à ce que nous avons –matériellement mais aussi spirituellement - et nous sommes tentés de renvoyer vers le monde ceux qui se sont approchés de nous pour qu’ils trouvent la solution à leur difficulté. Peut-être sommes-nous prêts à prier pour plus de justice sociale, pour que les dirigeants deviennent chrétiens…Mais entendons-nous Jésus nous rappeler : « Donnez-leur, vous-mêmes à manger » ?
Repentons-nous d’abord de qualifier de « peu » ce que Dieu lui-même nous a accordé, qu’il s’agisse de talents naturels ou de dons spirituels, ceux-ci sont donnés pour l’utilité commune et pour l’édification du corps. L’église, corps de Christ, est l’instrument pour manifester la richesse infiniment variée de Dieu d’une manière corporative ce qui exclut les mises en avant individuelles et la recherche à tout prix d’un accomplissement personnel, mais également le repli sous prétexte que nous n’avons que trop peu à nos yeux ce qui est finalement un orgueil rentré.
Renonçons à notre indépendance et entrons dans les œuvres auxquelles le Seigneur nous invite : « C’est de lui, et grâce à tous les liens de son assistance, que tout le corps, bien coordonné et formant un solide assemblage, tire son accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties, et s’édifie lui-même dans la charité. » . (Eph 4 v 16)
Robert Gibier
Orateur: